À la fin de l’automne, certaines personnes commencent à souffrir de symptômes dépressifs. Le Trouble Affectif Saisonnier est un état dépressif qui est lié au changement des saisons et, plus précisément, au manque de lumière naturelle. Pour être considéré comme une véritable dépression, ce trouble doit se manifester chaque année pendant la période hivernale et durant au moins deux années consécutives.
Cependant, le trouble affectif saisonnier doit être distingué de la déprime hivernale. Alors que la déprime hivernale est un trouble saisonnier temporaire avec des symptômes légers tels que la perte d’énergie, le désir de sucreries et des fluctuations d’humeur, le trouble affectif saisonnier est associé à des symptômes plus graves, qui peuvent rappeler un trouble dépressif.
Le trouble affectif saisonnier est mentionné dans le DSM-5 américain (Manuel de diagnostic et de statistiques des troubles mentaux) : il y est considéré comme une forme de dépression. Il affecte 2 à 3% de la population, et se rencontre plus fréquemment chez les femmes.
Causes du trouble affectif saisonnier :
La principale cause du trouble affectif saisonnier est la baisse de lumière qui survient en automne : il y a en effet moins de lumière naturelle en hiver qu’en été, et nous sommes également plus exposés à la lumière artificielle, car nous restons plus souvent à l’intérieur.
De nombreuses recherches montrent qu’il existe un lien entre le manque de lumière et divers troubles mentaux qui apparaissent pendant la période hivernale. La dépression saisonnière est notamment considérée comme une conséquence des changements hormonaux provoqués dans le corps par la diminution de l’exposition à la lumière naturelle. Il a ainsi été montré qu’il y a une augmentation de la production de l’hormone de la mélatonine pendant les mois d’hiver. C’est une hormone qui régule le cycle veille-sommeil : son augmentation entraîne une désynchronisation de l’horloge biologique. De plus, il semble qu’en hiver, il y ait une diminution de l’hormone de la sérotonine, considérée comme l’hormone du bien-être, qui régule l’humeur, le sommeil, les habitudes alimentaires et les émotions. Ces déséquilibres hormonaux peuvent entraîner l’apparition de symptômes associés à la dépression. Cependant, les déséquilibres hormonaux, ainsi que leurs symptômes, tendent à disparaître dès l’arrivée du printemps et que les jours deviennent plus lumineux, pour réapparaître à nouveau à l’automne suivant.
Symptômes
Voici quelques symptômes du trouble affectif saisonnier :
- Troubles de l’humeur (irritabilité, fluctuations de l’humeur, etc.)
- Sensation de fatigue et somnolence
- Perte d’intérêt pour les activités habituelles
- Perte d’énergie
- Manque de concentration
- Difficulté à prendre des décisions
- Stress important
- Troubles du sommeil (insomnie)
- Diminution de la libido
- Tristesse
- Retrait et isolement
- Prise de poids
- Manque d’estime de soi
Le Trouble Affectif Saisonnier se caractérise par une humeur dépressive, un sentiment de tristesse, une perte d’énergie, un manque d’intérêt pour les activités préférées, une difficulté à se concentrer et une anxiété intense. Cependant, deux symptômes typiques distinguent la dépression hivernale des formes plus classiques de dépression. Les personnes qui en souffrent ont tendance à manger davantage et de manière compulsive, avec une envie irrépressible d’aliments sucrés. Selon les recherches, dans 70 à 80% des cas, ces comportements conduisent à une prise de poids.
Les symptômes commencent généralement entre septembre et décembre et se poursuivent jusqu’au retour du printemps, entre mars et avril de l’année suivante. Le retour de la saison estivale apporte avec lui une rémission complète des symptômes, souvent vécue comme une renaissance. Ceux qui vivent avec un trouble affectif saisonnier confirment ces symptômes et ce grand contraste entre l’humeur sombre de l’hiver et l’enthousiasme et l’énergie intense de l’été.
Dépistage précoce de la dépression
Faites le test de dépistage précoce de la dépression et voyez immédiatement votre résultat.
FAIRE LE TEST DE DÉPRESSIONTraitement du trouble affectif saisonnier
Il existe différentes manières de combattre le trouble affectif saisonnier.
- Exposez-vous à la lumière naturelle
Essayez de profiter autant que possible de la lumière naturelle. Si vous le pouvez, par exemple, marchez au soleil pendant une heure à midi : c’est une habitude qui aide à combattre le trouble affectif saisonnier. - La luminothérapie avec lumière artificielle
Des lampes spéciales sont recommandées pour le traitement du trouble affectif saisonnier. Une exposition quotidienne de 30 minutes à la lumière artificielle d’une lampe de luminothérapie, dès la fin août, aide à combattre les symptômes. - Bougez
Que ce soit pour une promenade, de l’exercice, ou du yoga, l’exercice quotidien et l’engagement dans une activité que vous aimez sont également très importants pour lutter contre les symptômes de la dépression. - Les interactions sociales
Essayez d’avoir des interactions sociales dans votre quotidien. Même si cela n’est pas possible dans votre cercle d’amis, vous pouvez participer à des groupes ou même commencer des cours sur un sujet qui vous intéresse. Parallèlement, même seul, tentez une promenade dans votre quartier. Sortir et rencontrer des gens peut sembler tout simple, mais c’est bénéfique. Parfois, on sourit et se salue, parfois non. Cependant, voir d’autres personnes nous fait toujours sentir moins seuls. - L’auto-soin
Prendre du temps pour prendre soin de nous, fixer des objectifs et les atteindre : ces pratiques ont de grands bienfaits pour l’estime et la maîtrise de soi, qui sont considérées comme des indicateurs clés d’une bonne santé mentale. - La psychothérapie
Parfois, il est important de chercher de l’aide si nous en avons besoin pour faire face à une difficulté. La psychothérapie peut être particulièrement efficace dans le cas d’un trouble affectif saisonnier, car elle offre des moyens et des outils au patient pour opérer des changements dans son mode de vie, modifier ses pensées et éviter les rechutes dans les années suivantes.
Sources :
Gonzalez R. (2014) La relation entre le trouble bipolaire et les rythmes biologiques. Journal of clinical psychiatry (75) pp.323-331. https://doi.org/10.4088/jcp.13r08507
Even C, Schroder CM, Friedman S, Rouillon F. (2008) Efficacité de la photothérapie dans la dépression non-saisonnière : une revue systématique. Journal of affect disorders (108) pp.11–23. https://doi.org/10.1016/j.jad.2007.09.008
Partonen T, Lonnqvist J. (1996) Prévention du trouble affectif saisonnier par traitement lumineux. Psychological medicine (26) pp.1075–1080. https://doi.org/10.1017/s003329170003539x